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Le billet ON n°9 | Interview d'Alexandre Crevon

Dans ce billet ON, retrouvez une interview exclusive d'Alexandre Crevon, Directeur Développement chez Story Développement.

Mélanie Prudhon, Alexandre Crevon et Hélène Hauville

Bonjour, peux-tu te présenter ?


Alexandre : Alexandre Crevon, je suis le Directeur Développement du groupe Story Developpement, qui développe les enseignes Pizza Time, Pepper Grill, Pokénio, Wolly Wings et Marache Coffee.

NDLR : Pizza Time compte aujourd’hui 51 points de vente, et Pepper Grill 8. Pokénio, Wolly Wings et Marache Coffee vont ouvrir leur premier point de vente cette année. Ils ont également de très nombreuses ouvertures planifiées pour toutes leurs enseignes.



Peux-tu nous expliquer les contours de ton poste ?

Alexandre : c'est très très vaste ! Je m'occupe particulièrement du développement, mais indirectement, quand on s'occupe du développement, on touche un petit peu à tous les cœurs de métier de la restauration parce qu'on doit être à l'affût de tout ce qu'il se passe dans nos restaurants : les futures cartes, les futures évolutions des points de vente...

Mon travail est essentiellement de trouver des locaux commerciaux, d'accompagner des futurs candidats à la franchise et d'accompagner les nouveaux franchisés dans le développement de leur enseigne.



Par quels moyens trouvez-vous vos franchisés (quels canaux) et comment faites-vous pour vous démarquer ?


Alexandre : aujourd’hui pour attirer des franchisés on utilise déjà notre propre réseau.

© Pizza Time

Et je pense que c’est la plus belle des satisfactions, on a des success stories de personnes qui ont commencé chez nous en tant que livreur puis hôtesse ou hôte d’accueil, puis manager et qui ont ensuite ouvert leur point de vente. Pour nous, c’est la plus belle des réussites : voir du personnel arriver à ouvrir son propre point de vente !


Après derrière on travaille avec « Toute la Franchise », notre site internet, et on communique aussi sur nos réseaux sociaux.


Il faut comprendre que nous ne sommes pas là pour faire du quantitatif, on est là pour faire du qualitatif. Je sais qu’il y a certains groupes qui se fixent des objectifs d’ouvrir 100 points de vente en 2 ans, etc.


Moi aujourd’hui je n’ai aucun objectif, mon but c’est qu’au final, ce soit de la qualité, donc je préfère faire du cas par cas.

Mais il y a aussi la recherche du local commercial que beaucoup de personnes sous-estiment : c’est difficile de trouver à l’heure actuelle des locaux commerciaux, il n’y a pas beaucoup de disponibilité. On cherche des emplacements prime. Aujourd’hui « no parking, no business », comme le dit très bien McDonald’s, donc c’est très compliqué.


Quels sont les profils de vos prospects : des personnes qui savent déjà dans quelle ville s’implanter ou des personnes qui sont prêtes à aller n’importe où en France ?

Alexandre : on a tout type de prospects : des personnes qui sont adaptables et qui peuvent se diriger sur toute la France, et aussi des personnes qui ont des villes de prédilection parce qu’ils y habitent, qu’ils y ont passé leur enfance ou qu’ils ont de la famille là-bas. Et dans ce cas on essaye de s’adapter à leurs besoins et à nos besoins de façon à ne pas cannibaliser une zone géographique.


Quels sont vos critères de sélection pour les recruter ?


Alexandre : initialement la première chose c’est l’aspect financier évidemment.


Parfois ce sont des entrepreneurs qui sont déjà aguerris et qui ont déjà des business donc ils savent de quoi ils parlent, parfois ce sont des personnes qui ne sont absolument pas dans l’entrepreneuriat et qui découvrent donc on est là pour leur expliquer un maximum de choses, parce que devenir franchisé ça implique de créer une société, de faire un crédit etc. Donc on leur donne un maximum d’éléments pour qu’ils puissent obtenir ce financement ou autre.

© Pepper Grill

Donc, premièrement la partie financière, qu’ils puissent apporter un minimum d’apport ou alors carrément, et là c’est topissime, qu’ils viennent avec l’intégralité du budget pour ouvrir un restaurant et qu’ils n’aient pas besoin de prêt et donc là c’est beaucoup plus rapide.





Et après il y a plein de choses : est-ce que c’est quelqu’un du milieu de la restauration, est-ce que c’est quelqu’un qui a eu un emploi stable pendant longtemps, est-ce qu’il a beaucoup changé d’activité, etc.


Mais finalement c’est vraiment une question de feeling. Aujourd’hui lire un CV je trouve que ce n’est pas ce qui est le plus opportun, à un moment donné, il faut voir l’aspect humain.


Après l’arbitrage est fait par le biais d’un comité de direction qui se réunit une fois par semaine et on statue sur les différentes candidatures.


Je mets beaucoup plus l’accent sur le côté humain en dehors de caractéristiques prédominantes comme l’apport personnel.


Mais j’ai déjà rencontré des gens qui n’avaient pas l’apport nécessaire mais qui étaient ultra motivés et dans ce cas je préfère leur donner leur chance à eux plutôt qu’à un investisseur qui a 300 000€ et qui veut juste du cash-flow sans trop bosser.

On est aussi à la recherche de passionnés, de travailleurs et de personnes qui ont une envie folle ! Donc oui il y a le feeling, le relationnel, comment la personne se comporte, quelles sont ses questions, etc.



Selon toi pourquoi les gens viennent chez toi plutôt que dans une autre franchise ?

© Pepper Grill

Alexandre : les ¾ du temps ce sont des gens qui nous ont connus et qui nous connaissent par la qualité de nos plats, qui voient le sérieux, la façon de travailler, l’espace assez cosy de nos points de vente. Tout ça leur donne sans doute envie d’ouvrir l’un de nos restaurants.


Donc c’est beaucoup par le bouche-à-oreille et l’expérience client.



Comment transmets-tu le savoir-faire de Pizza Time et de vos autres enseignes à vos franchisés ?


Alexandre : déjà il y a un suivi du candidat, du premier rendez-vous jusqu’à l’ouverture du restaurant, et même après. Le but étant toujours d’avoir un très bon relationnel et de savoir quelles sont les attentes et les demandes.

© Pokénio

Chaque personne suit une formation initiale qui dure plus ou moins un mois. Toute l’équipe opérationnelle et animation réseau est là pour l’accompagner, pour vérifier que tout est bien assimilé. Aucune ouverture n’est faite sans la validation en interne de nos équipes et de moi-même afin de nous assurer que la personne est prête à ouvrir et à assumer une ouverture et la tenue correcte de son établissement.


Et après on voit nos franchisés très régulièrement, à une fréquence de 15 jours au départ, et plus les années passent et moins on peut y passer de temps ? Par exemple, au bout d’un an et demi on y passe une fois par mois.



Comment t’assures-tu du respect du concept et de la constance de l’expérience client au sein de toutes vos franchises ?


Alexandre : par le biais de l’animateur réseau qui est justement là pour s’assurer, au cours de ses passages réguliers, que ce sont bien nos produits qui sont commandés, que c’est bien notre process de fabrication...


Il goûte très régulièrement les produits dans les restaurants pour s’assurer que le produit est bon et de qualité.



Vos enseignes connaissent un très fort développement, quels moyens mobilisez-vous pour garder le contrôle et l’impact souhaités ?


Alexandre : comme je le dis et je le répète souvent, il y a le mot « famille » qui fait qu’aujourd’hui on est un petit groupe au sein de « Story Développement » qui travaille avec les franchisés et ce sont ce qu’on appelle nos « pilotes » : ce sont nos restaurants référents qui sont là pour travailler avec nous sur tout ce qui est nouveaux produits, nouvelles gammes, nouveau design d’intérieur, etc.

© Pizza Time

On a une quinzaine de restaurants pilotes qui sont là pour s’assurer que tout est bien respecté, que nos choix sont les bons, parce qu’entre la vision du bureau et la vision du terrain ce n’est pas la même et pour chaque question, pour chaque changement tarifaire, pour chaque nouveau produit, on consulte aussi bien notre équipe en interne dans nos bureaux que nos équipes sur le terrain, afin d’avoir l’équivalent d’un vrai panel marketing !


On a également des outils de suivi comme un reporting mensuel avec le chiffre d’affaires journalier, hebdomadaire et mensuel de chaque point de vente, un reporting sur les notes attribuées sur tous les réseaux (Uber, Deliveroo, Google…), sur le food cost, sur le staff cost



Peux-tu nous décrire l’une de tes journées types ?


Alexandre : déjà une quinzaine de cafés dans la journée ça c’est sûr (rires) ! Je n’ai pas réellement de journée type, chaque jour est différent.


Après j’ai des journées dédiées à certains sujets, par exemple le lundi et le mercredi ce sont des jours où j’essaie d’aller sur le terrain pour chercher des locaux commerciaux donc je me balade dans les villes et dans les centres villes.


Et après chaque semaine est différente de par les différents rendez-vous que je peux avoir pour des visites de locaux, pour des signatures de locaux, pour des rendez-vous avec des futurs franchisés, des rendez-vous avec des franchisés parce qu’il y a certains points à voir ensemble… C’est très chargé !



Comment arrives-tu à optimiser ton temps ?


Alexandre : il faut savoir déléguer. J’ai une équipe sur laquelle je m’appuie pour justement réussir à savoir ce qui peut être fait par cette dernière ou ce que je suis dans l’obligation de faire. Pour déléguer, il faut transmettre les informations correctement, être pédagogue et transmettre le savoir-faire. Mais on ne peut pas déléguer sans avoir appris à la personne !


Et après il faut savoir prioriser son temps de travail dans sa journée pour savoir quelles sont les urgences, et quelles sont les choses qui peuvent être réglées plus tard.


As-tu de bonnes astuces de management à nous donner ?


Alexandre : quand j’avais une vingtaine d’années j’ai été formé par un « papa du travail » qui m’a appris de nombreuses choses :

  • Savoir gérer son temps

  • Ne pas prendre de décision à la hâte

  • Savoir dire non

  • Savoir ne pas répondre quand il ne faut pas répondre

  • Et surtout l’aspect humain à travailler et à valoriser ! 😊



MERCI Alexandre !









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